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Argent, amour : la plus grande quête spirituelle

Il y a quelques années, il m’aurait été complètement impossible d’associer ces deux mots. Au contraire, dans ma conception des choses à ce moment-là, ils s’opposaient. Aujourd’hui, il me tenait particulièrement à coeur d’écrire sur ce sujet si puissant, qui, pour moi, est devenu l’un des plus spirituels qui soit sur cette terre : l’argent. Et oui. J’ai bien dit spirituel. Dans cet article, je vous livre mes pistes de réflexion ainsi que l’évolution de ma vision concernant cette thématique qui a été une véritable révélation.

Le nerf de la guerre

Il y a encore 3 ans de ça, le fait d’associer l’argent à quelque chose de positif et de sain me hérissait le poil. J’adhérais parfaitement au discours que j’entendais depuis ma naissance et qu’on entend d’ailleurs partout, tel un dogme éducationnel et sociétal : l’argent c’est quelque chose de mauvais (voir de sale), c’est pas important («l’argent ne fait pas le bonheur»), il ne faut pas l’aimer sinon on n’est pas une personne fréquentable (car vénale, intéressée, superficielle, avec de mauvaises valeurs), à cause de l’argent il y a des inégalités dans le monde, il y a des guerres, de la corruption, du malheur… Bref, j’ai été éduqué, j’ai grandi, j’ai évolué dans un environnement qui finalement, associait «argent» à «négatif». J’ai été baigné et profondément conditionnée à ancrer en moi cette vision des choses, sans aller plus loin dans le raisonnement. Comme l’immense majorité d’entre nous tous.

C’est un coaching sur l’entreprenariat qui a doucement mais intensément commencé à m’ouvrir à une nouvelle vision de l’argent. J’ai commencé à me demander : d’accord, j’ai appris tout ça sur l’argent. Mais finalement, pourquoi ? Quels sont les arguments concrets qui prouvent que l’argent est quelque chose de mauvais ? Au cours de ce coaching, des idées que je n’avais jamais entendu, envisagé et encore moins imaginé m’ont été présenté. Je peux vous dire que les nuits qui ont suivi ont été très agitées ! C’est comme si j’avais vu un extraterrestre ! Je découvrais qu’il y avait une autre façon de voir l’argent, et je commençais à m’y intéresser sérieusement.

Mauvais, mais on en reprendrait bien un peu quand même

Et oui. Il faut bien se l’avouer : on critique tous l’argent, mais qui ne rêve pas de pouvoir s’offrir tout ce qu’il souhaite ? Et où est le mal à ça ? Le mal, c’est que notre société judéo-chrétienne nous éduque sur le modèle du sacrifice et de la culpabilité. De faire passer les autres avant soi, de se tuer à la tâche, de se priver, et de ne pas avoir tout ce qu’on veut, sinon l’étiquette d’égoïste est de suite dégainée. Avons-nous vraiment besoin de toute cette souffrance pour vivre ? Sous quel prétexte ?

Créer beaucoup d’argent, c’est simplement créer beaucoup de valeur. Et créer beaucoup de valeur, c’est se respecter (j’y reviens plus bas). Je crois qu’il y a une confusion entre la quantité d’argent possédée et d’où vient cet argent (comment a-t-il été créé, cela concerne la thématique de l’éthique)/ce que l’on en fait (cela rejoint également la thématique de l’éthique). Ce sont deux choses complètement différentes mais qui sont pourtant la plupart du temps fusionnées.

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L’argent est finalement le MOYEN NEUTRE que l’on a trouvé pour déterminer la valeur d’une chose. Il n’est donc ni bien, ni mal. C’est ce que l’on fait AVEC l’argent, qui peut être jugé de bien ou de mal. Mais l’argent en lui-même n’est qu’un moyen, un «outil». On aurait pu choisir autre chose, comme des coquillages : cependant, les coquillages ont déjà une fonction, celle de service d’abri à un animal, de le protéger. Les coquillages ne sont donc pas neutres. La fonction de l’argent, la seule et unique, est donc de déterminer la valeur de quelque chose.

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Se déconditionner pour retrouver sa liberté

Je ne crois pas à l’idée que l’argent change obligatoirement en mal les gens. La façon dont une personne vit une maladie peut la changer. La façon dont quelqu’un vit une relation avec une autre personne peut la changer. En fait, nous changeons en permanence, au gré des différentes expériences que nous vivons. L’argent en fait partie, comme tout le reste. L’argent, comme tout le reste, peut révéler, exacerber, inhiber des choses qui étaient déjà présentes en nous, et qui ont réagi au contact de l’argent. Et quand bien même nous changerions en «mal» au contact de l’argent, je ne pense pas que quelque chose soit irréversible, à nous de nous responsabiliser en réajustant ce qui a besoin de l’être. Il s’agit d’une expérience comme d’une autre.

L’argent ne crée par les guerres. Ce sont des personnes qui ont réagi d’une certaine façon au contact de l’argent (et du pouvoir) qui ont décidé d’entamer des guerres. Mais on peut très bien imaginer qu’argent ou pas, ces personnes avaient en elles une intention de guerre (pour diverses raisons), qui a été rendue possible avec l’argent.

Mais il faut aussi souligner que l’argent nous permet d’être «à la hauteur de notre générosité» (ce sont les mots de ma coach Nathalie Lefèvre, auxquels j’adhère complètement). En effet, en créant de l’argent, donc de la valeur, nous pouvons nous offrir de la valeur et donc de la qualité (que ce soit des biens de grande qualité, des expériences, etc. après à chacun de le déterminer en fonction de ce qu’il veut), mais aussi en faire profiter les personnes que nous aimons (et les associations, etc.), sans se poser la question de savoir si nous pouvons le faire ou pas.

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Finalement, c’est l’idée de créer de la valeur pour accéder aux choses de valeur, et évoluer dans ce flux d’expansion vers toujours plus de qualité et donc de respect de soi et des autres.

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Si on prend l’exemple de l’alimentation : j’ai travaillé pendant 8 ans dans le domaine de l’alimentation biologique et j’entendais quotidiennement des réflexions sur le fait que «le bio c’est cher». Pour moi, cette phrase n’a pas vraiment de sens. D’ailleurs, je ne raisonne plus en termes de cher/pas cher. Une alimentation industrielle «morte», pleine de pesticides, herbicides, fongicides, exhausteurs de goût, a forcément une petite valeur, car elle n’est pas qualitative. Son prix est donc en résonance, en accord avec sa qualité, qui est inexistante. Il sera donc forcément (logiquement) bas. Car c’est ce que vaut cette alimentation. À l’inverse, une alimentation locale et biologique, cultivée dans le respect de l’environnement et du vivant, sans substance chimique est une alimentation noble, de qualité, respectueuse, profondément nourrissante. Elle a donc une grande valeur, et donc forcément, si on la respecte, on lui fixe un prix digne de cette grande qualité. Son prix sera donc logiquement plus élevé que celui d’une alimentation industrielle.

En poussant donc la réflexion, je pense que la vraie question est la suivante : «qu’est-ce que l’on choisit de prioriser ?». Et libre à chacun de le déterminer pour lui-même.

L’argent → la valeur que l’on s’accorde (d’où découlent respect et amour de soi)

Est-on vraiment heureux quand on passe son temps à se sacrifier ? Quand on donne éperdument sans jamais recevoir ? Il y a là un profond déséquilibre. Comme le yin/yang, l’inspire/l’expire, nous avons besoin du donner/recevoir. Il s’agit d’une reconnaissance de valeur, d’un équilibre «je fais une action – j’en récolte sa valeur». L’argent représente la valeur que l’on donne à une création, une réalisation, un travail. Il n’y a rien de mal à ça. Au contraire, nous devons être fiers de créer quelque chose qui a une valeur. Il invite donc à se poser la question de la valeur de notre travail, et nous seuls avons la réponse. Si cette réponse vient de l’extérieur, il s’agit d’un jugement. Par exemple, je crée un service, et je ressens ce service à un certain prix, qui représente donc sa valeur. C’est moi la créatrice, celle qui a réalisé ce travail, j’en détermine donc la valeur. Les avis divergeront forcément à l’extérieur, c’est pourquoi le seul moyen de fixer son prix et de garder son cap, c’est d’être en accord avec le prix que nous fixons. À partir de là, des personnes adhèreront à ce service et à sa valeur, et l’achèteront, les autres non. Mais rien ne fera jamais l’unanimité. Et c’est tant mieux, le monde est fait de différences et c’est cela qui l’enrichit.

En quoi l’argent est quelque chose de spirituel ?

Accepter de créer de l’argent (et même beaucoup d’argent) nécessite de remettre en question toute l’éducation judéo-chrétienne caractéristique de notre société (basée sur le sacrifice et la culpabilité) et de «faire la paix» avec l’argent et tout le pan de croyances et de schémas dévalorisants qui y sont associés. Suivant notre conditionnement, cela peut être extrêmement déconcertant et donner le vertige au début. Ça me fait penser à une sorte de quête spirituelle, où toute la question de l’argent est à redécouvrir, à apprivoiser et à réconcilier. Cette quête nous invite à nous poser la question de notre rapport à la valeur que l’on s’autorise à s’offrir.

Quand on accepte l’idée que l’argent est simplement de la valeur et qu’on accepte de recevoir plus de valeur dans notre vie on arrive à la fameuse question de «l’abondance». Et là encore, c’est un concept que je trouve extrêmement galvaudé, utilisé à tout va et malheureusement très mal compris. Il en devient décrédibilisé. Pourtant, cette idée d’abondance est extrêmement logique, et constitue le résultat de tout le raisonnement décrit plus haut. La valeur est quelque chose d’illimité. On peut sans arrêt créer de la valeur (on rejoint ici l’idée de créativité, qui elle aussi est très vaste et illimitée). En «jouant» à créer de la valeur grâce à notre créativité, notre passion, notre inspiration, on se rend vite compte qu’il n’y a pas de limite et il se crée un cercle vertueux : en créant de la valeur, je peux à mon tour acheter la valeur créée par les autres, et ainsi de suite. Il se crée une économie. Et c’est à chacun de choisir quel type d’économie il veut créer (à grande ou à petite échelle), à quel niveau placer son éthique, etc. Ce sont des choix personnels et on voit bien ici que la quantité d’argent est différente de ce qu’on choisit d’en faire.

Cette quête spirituelle est très puissante, car elle nous conduit à la liberté. En effet, plus on créé de la valeur, plus on a accès à de la valeur. Le but étant de nous élever vers toujours plus de qualité, de noblesse, de respect, qui sont finalement, de l’amour.

 

Julie Serfaty

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